Attendre celui qui doit venir!
« Es tu celui qui doit venir ou devons nous en attendre un autre ? » Matthieu 11/3.
Aéroport du Caire. Hall d’arrivée. Comme beaucoup d’autres personnes dans le hall, avec Cathy et Josué nous attendons le chauffeur qui devait nous chercher. Mais comment le reconnaître dans cette foule dense qui attend un ami ou un membre de la famille ? Ce n'est qu'en sortant de l'aérogare que nous apercevons un homme portant un carton avec mon nom. Il nous attendait depuis des heures dans la chaleur étouffante de la nuit égyptienne…
« Es tu celui qui doit venir ? » La question posée à Jésus par Jean Baptiste du fond de sa prison est bien plus que l’expression de l'attente d'un passager. Jean vit dans la certitude qu’il est le précurseur de Celui qui doit venir, qu’il est le messager du Messie attendu. Et pour cela il n’a pas hésité à prendre des risques : c’est à cause de son message et de sa fidélité qu’il se retrouve en prison. C’est à cause de sa foi qu’il sera mis à mort…. Mais comment être sûr que Jésus est bien le Messie ? Seule solution : lui demander. Mais en envoyant ses disciples se renseigner on sent bien derrière la question une nuance de doute qui pointe. « Es tu celui qui doit venir ou devons nous en attendre un autre ? » Au fil du temps et des générations, la question est restée la même. Et par ignorance ou par indifférence, par négligence ou goût d’exotisme religieux, par déception ou désillusion, comme aussi par goût pour le religieux, on demande : « Es tu vraiment celui qui est annoncé, prêché, ou devons nous en attendre un autre ? » Devons nous attendre un autre libérateur, une autre foi, une autre philosophie, une autre religion, un autre gourou ?
Or, la réponse de Jésus n’est pas aussi claire que celle attendue par Jean. Il ne fait pas dire au Baptiste : « Oui, c’est bien moi. Tu peux être rassuré. » Il lui fait transmettre ce que les gens voient et entendent : « les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont rendus purs, les sourds entendent, les morts reviennent à la vie et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. » Ce sont les actes et les paroles de Jésus qui permettront à Jean, comme à nous, de le reconnaître… comme les prophètes l’avaient annoncé ! Mais nous ne le reconnaîtrons que par la Foi. Il ne s’agit pas seulement de croire aux paroles et aux signes que Jésus donne, mais de croire d’abord au Christ qui parle et agit. Il n’y a que la foi qui reconnaisse vraiment en Christ le Sauveur du monde. Ce n’est que par la foi que Pierre peut confesser : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Ce n’est que par la foi que nous reconnaîtrons, dans la crèche de Noël, Celui qui devait venir !
Jésus n’est pas d’abord un grand héros, ou une grande figure du passé. Mais Celui qui continue de venir chez ceux qui l’attendent. Celui qui fait partie de notre histoire, de notre présent et de notre avenir. Parce que le temps de l’Avent et de Noël reste aussi depuis 2000 ans un temps d’attente, l’attente de son retour. Oui, il est celui qui vient ! Alors préparons sa venue comme nous préparons avec enthousiasme la venue de quelqu’un que nous attendons avec impatience, dans l’espérance qu’il ne tardera pas et dans la joie de sa présence.
Bonne année 2023!
Thierry Geyer